lundi 24 juillet 2017

Il y a maintenant 11 ans...

L'été 2006 a été pour nous synonyme de tristesse...de choc...de deuil.

Nous étions si heureux, nous attendions notre premier enfant. Quelle joie intense (qui n'a pas été altérée par les nausées matinales), que nous avons tout de suite partagée avec nos familles, nos amis, les élèves de ma classe et leurs parents,... bref avec le monde entier!

Chacun savait que quelques heures avant les promotions de l'école, nous aurions notre première rencontre visuelle avec ce petit être qui grandissait en moi.

Oui mais voilà...la rencontre ne s'est pas déroulée comme prévu.

"Le cœur de vote bébé ne bat plus...Il a dû s'arrêter à 10 semaines de grossesse."

Quel choc pour nous, nous n'avions à aucun moment envisagé cet éventualité...c'était comme s'il y avait eu un tremblement de terre et que je tombais dans une énorme crevasse...

La tristesse, l'incompréhension, la colère, la douleur...toutes ces émotions, ces questions on fait leur apparition.

Nous avions décidé de ne pas faire de curetage, mais de laisser bébé sortir tout seul. Quelques semaines après, alors que nous étions en Belgique (fin juillet, comme maintenant), les contractions sont arrivées, la poche des eaux s'est rompue et est tombée dans les toilettes. Nous avons cru que notre bébé était parti...

Le lendemain, échographie..."le placenta est toujours là madame, nous allons vous donner des médicaments pour le faire sortir".
Le jour suivant, chez ma sœur, alors que je prenais les médicaments, les contractions pour faire sortir le placenta ont commencé...et là, sur un morceau de papier toilette, nous avons pu voir notre bébé qui était en formation. Un petit être, si petit, plus petit que mon auriculaire..

La rencontre, même si ce n'est pas celle que j'espérais en début de grossesse, a été un cadeau pour moi. Ce n'était pas dégoûtant...c'était plutôt un soulagement d'avoir pu apercevoir notre bébé, le mettre dans une boîte en forme de cœur, l'enterrer sur notre propriété et planter un lilas blanc...



Et le deuil commença...

Et le deuil continua...année après année, à cette période ci mon cœur était rempli de tristesse, mes émotions toutes chamboulées, et mes pensées dirigées vers ce petit être que je n'avais pas la joie de voir grandir.

La neuvième année, quelque chose de différent s'est produit...alors que mon cœur était à nouveau dans la tristesse, j'ai senti que mon deuil se terminait. Cela s'était en juillet...

En août, alors que nous préparions la rentrée scolaire avec mes collègues, je reçois la liste des élèves de ma classe pour cette année-là.

Un prénom retient particulièrement mon attention et provoque en moi un petit sursaut...un prénom qu'en neuf ans de deuil je n'avais pas entendu ou lu...La seule différence c'est que nous ne l'aurions pas écris de la même manière...

Marisa...pour calmer ce petit sursaut, je me suis dit "regarde, ce n'est pas écrit de la même manière...donc cela ne se prononce pas de la même manière ;o)" Souffle, respire...Tout va bien!

Quelques jours après, j'entends la maman appelé sa fille...Marissa...et oui malgré une lettre en moins, la prononciation était bien la même.

Cette petite fille, que je ne connaissais pas...venait tout à coup me faire des câlins puis repartait jouer.
Cette petite fille, que Dieu a utilisé pour permettre à mon cœur d'être enfin guérie de cette épreuve.
Cette petite fille, qui m'a aidé sans le savoir à clôturer un deuil de neuf ans.
Cette petite fille...j'ai eu la joie de l'avoir un an dans ma classe :o)

Marisa...Marissa....ce prénom est maintenant caresse à mes oreilles...et quelle joie de me dire qu'un jour, j'aurai l'honneur et la joie de faire la connaissance de notre premier enfant.




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